J’ai connu l’enfant qui vole
Il y a des larmes de charbon
Suspendues à ses joues de craie.
Son frère,
Le clown triste
Renverse le sable brûlant
Des feux de la piste.
Ses bras de satin
L’ont porté de ville en ville.
Il marche sur la ligne de l’horizon,
Au dessus des saisons.
Son corps se souvient
Du contrepoids de la terre
Au premier matin de l’envol.
A l’heure où se couche
Le dernier enfant,
Sa vie devient,
Quelque chose de léger
au dessus des foules.
Son corsage de soie
Retient sa conscience plume.
Pour lui les étoiles de la piste,
Le ventre nu.
Pas de cartable,
Pas de livre,
Il passe sa vie, aérien.
Le magicien range sa valise.
Il parle aux animaux sauvages.
Il parle aux animaux sauvages.
Demain il s’envolera à nouveau,
Seule une trace de roue,
Le fer et la grille.
Le songe nomade achevé,
Il faut tourner le dos à l’enfant.
Marchant le long du fleuve,
Derrière la grille,
Je rêve d’être :
l’enfant qui vole.
( Extrait de "Le prénom de l'existence" de Laurent Perrot )
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