Le cheval bleu protège son ventre translucide. Il prend des allures allongées, affolé il va l’amble dans l’horizon de la mer. Mon essence est une eau dans laquelle se noie mon existence libellule. Un souffle m’a garni des sabots en racine de fer et mes os sont des ailes de miettes. Je suis une nage immobile. De temps en temps je frissonne pour les grumeaux d’une bulle d’or. Les tourbillons dessinent des mensonges euphoriques : ce sont des ascenseurs toujours en panne ou trop farci de gens. Sans savoir me soutenir, le vol de la légèreté se crève. L’hélium de l’aubaine remonte au contact d’une surface absolument sans désordre mais à jamais létale.
( Extrait de "Le prénom de l'existence" de Laurent Perrot )
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